Divergent views on groundbreaking sex-work ruling: what's your take?

Sep 30, 2010

Divergent views on groundbreaking sex-work ruling: what's your take?

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Following yesterday's fairly historic ruling in Ontario Superior court striking down three of Canada's major sex trade laws, reaction has been pretty swift. As expected, the Conservative government will be appealing the decision to the Supreme Court.

This could be a double-edged sword for the Tories. The current ruling only invalidates the laws in Ontario. As win for the feds at the Supreme Court would render the lower court's ruling void, but if the Supreme Court sides with the Ontario ruling, the laws become invalidated across the country.

Following in the Conservatives' footsteps are right-wing organisations across the country, denouncing and condemning. Pretty run of the mill stuff.

What's been more interesting to me - though not all that surprising - has been the mixed reaction on the left, among women's, feminist's and sex-worker's organisations. To a large degree it splits along a long-running divide.

On one side, that sex-work is a legitimate choice for income and that those working in the sex work industry must not be criminalised; rather, more protections need to be put in place to support them and their work.

On the other, that sex-work inherently objectifies the sex-worker (primarily women) and commodifies their bodies, and that while criminalising sex workers may not be the solution, we need strong laws in place in order to dissuade and eventually eliminate prostitution.

I'm simplifying a little - there are lots of shades of gray that both sides recognise (some individuals are forced whether physically or financially into sex work, sex work can be empowering and sexuality cannot simply be driven underground, etc). But I was struck by the divergent views and wanted to post something asking for people to share their thoughts: are we moving towards a more enlightened stance on sex-work, or are we allowing the pimps and johns to run wild?

I've posted two divergent press releases below (thanks to Barb Legault for posting them together on Facebook). Hope to hear what you think!

Jugement sur la prostitution/travail du sexe: position de la CLÉS et de Stella

Deux position sur l'exploitation sexuelle / le travail du sexe.

Position 1 : La CLÉS

Communiqué de presse     Pour diffusion immédiate

Les groupes de femmes outrés par la Cour  qui donnent aux hommes le droit constitutionnel de prostituer des femmes

 

Montréal, le 28 septembre 2010 - C’est avec stupéfaction et colère que les féministes ont appris le jugement de la juge Himel de la Cour supérieure de l’Ontario.  La juge a, aujourd’hui même, tranché en faveur de la contestation constitutionnelle qui vise à décriminaliser la prostitution. Des sections du code criminel sont ainsi retranchés dès maintenant en Ontario dont: tenir une maison de débauche, vivre des fruits de la prostitution et communiquer pour des fins de prostitution. Ceci donne le feu vert à l’expansion de l’industrie du sexe et du proxénétisme.

Ce jugement nuit à tout le travail réalisé par les groupes de femmes autour de la question de la violence envers les femmes depuis des décennies. À ce titre, il ne répond pas aux besoins d’égalité des femmes de l’ensemble du Canada et du Québec.

La porte-parole de la CLES Diane Matte affirme à ce sujet : «Nos attentes sont plutôt de pouvoir revenir à la question de fond concernant la légitimité de l’achat de services sexuels. Le modèle nordique développé par la Suède, la Norvège et l’Islande, démontre que l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes nécessite de remettre en question la marchandisation du corps et de la sexualité des femmes. Une société prônant les droits humains tels que la dignité, la liberté et l’égalité se doit de questionner l’industrie du sexe basée sur l’exploitation, la domination et le profit sur le dos des plus vulnérables. »

Il est largement reconnu que la vaste majorité des femmes prostituées souhaitent sortir de cette situation démontrant que ce n’est pas un réel choix ou un travail. Jeannette Corbiere Lavell, Présidente de l’Association Canadienne des Femmes Autochtones (AFAC) déclare « les femmes autochtones sont surreprésentées et victimisées dans l’industrie du sexe ce qui témoigne du lien entre le racisme et la misogynie dans la prostitution. Décriminaliser l’industrie du sexe contribuera surtout à augmenter la marchandisation légale et illégale des femmes à des fins de traite et de prostitution». Le crime organisé, les proxénètes et les trafiquants,  dans ce contexte, deviennent des hommes d’affaire comme les autres.

Pour la porte-parole de l’Association canadienne des sociétés Élizabeth Fry, Kim Pate: « tout en  déplorant les circonstances qui amènent trop de femmes et de jeunes filles à être prostituées et trafiquées, nous rejetons toutes tentatives de rabaisser, de criminaliser ou de punir les femmes en lien avec des activités prostitutionnelles ».  Cependant, la décriminalisation des clients prostitueurs et des proxénètes n’est pas une solution pour la sécurité de celles d’entre nous qui sont prostituées.

L’Association canadienne des centres de luttes contre les agressions à caractère sexuel demande au gouvernement canadien d’agir rapidement pour ramener la question de l’égalité au cÅ“ur des changements nécessaires au code criminel canadien. La porte parole de CASAC, Daisy Kler  avance que : « Les femmes ne doivent pas être criminalisées pour avoir été prostituées, des services doivent être mis en place et financés pour aider les femmes à sortir de cette industrie sordide qu’est l’industrie du sexe, l’accent doit être mis sur la prévention et un message très clair doit accompagner ces mesures : l’achat de services sexuels est incompatible avec le respect des droits humains et tout particulièrement avec l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité pour toutes. »

C’est donc avec une réelle inquiétude que les groupes de femmes à travers le Canada apprennent le jugement de la Cour de l’Ontario mais aussi avec une détermination accrue de remporter la lutte contre l’exploitation sexuelle commerciale.

 

Contact média :

CLES : Diane Matte (514) 750-4535;  Daisy Kler (604) 876-2622; 

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Ont signé ce communiqué :

Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)

Collective des luttes pour l'abolition de la prostitution (CLAP)

Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (RQCALACS)

Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel (ACCCACS)

Association Canadiennes des Sociétés Elizabeth Fry (SCEF)

Association des femmes autochtones du Canada (AFAS)

Y des femmes de Montréal



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Position 2 : Stella

 

Communiqué de presse                                                                                                            

Pour diffusion immédiate

Victoire pour les travailleuses et travailleurs du sexe;

La juge Himel vient de nous reconnaître les droits à la vie, la liberté et à la sécurité. 

 Une décision historique vient d’avoir lieu; la juge Susan Himel, de la Cour supérieure vient de déclarer que les lois sur le travail du sexe obligent les femmes à travailler seule, dans l’ombre et contribuent à les mettre en danger.

"En augmentant le risque de préjudice pour les prostituées de rue, la loi sur le racolage est tout simplement un prix trop élevé à payer pour la réduction de la nuisance sociale», a déclaré la juge Himel dans son jugement de 131 pages qui a pris presque un an à produire. «Je trouve que les dangers auxquels s'exposent les prostituées l'emportent largement sur les dommages pouvant être rencontrés par le public, a-t-elle ajouté plus tard.

La décision signifie que les articles 210, 212 et 213 ne peuvent plus être exécutés en Ontario, soit le fait de se tenir dans une maison de débauche, vivre des fruits du travail du sexe et le fait de communiquer avec une autre personne, dans un endroit public dans le but d’échanger des services sexuels contre de l’argent.

Il est fort possible que la Couronne fasse appel en Cour Suprême. Si cette décision est confirmée en appel, les lois seront renversées à travers le pays. La Juge Himel a souligné que plusieurs autres dispositions relatives au commerce du sexe demeurent en vigueur. Il s'agit notamment des interdictions contre la prostitution des enfants; l’entrave à la circulation des véhicules et le proxénétisme avec coercition. La juge a déclaré que les proxénètes qui menacent ou commettent des violences contre les prostituées peuvent toujours être poursuivis à l'aide d'autres sections du Code criminel.

Si confirmée en appel, la décision va plonger à nouveau le Parlement dans un travail extrêmement compliqué. Si tel est le cas, l’organisme Stella souhaite une consultation auprès des travailleuses et travailleurs du sexe, afin d’être incluse dans tout le processus décisionnel qui s’ensuivra. Nous avons été mises de côté trop longtemps et saluons cette nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme.

Il reste encore beaucoup d’étapes à franchir pour les travailleuses du sexe québécoise; attendre la confirmation de l’appel en Cour suprême et gagner cet appel. Mais nous garderons la tête haute jusqu’à la fin de cette bataille, qui en est une des plus primordiales; permettent aux travailleuses et travailleurs du sexe du Canada de travailler en santé, en sécurité et avec dignité.

Nous allons prendre connaissance du jugement rendu par la juge Himel dans les jours à suivre et pourrons ensuite le commenter. Mais pour l’instant, célébrons cet avancement!

Stella tiens à remercier SPOC-Sex Professionals of Canada et les trois travailleuses du sexe de Toronto pour leur courage et leur détermination dans la défense des droits des travailleuses et travailleurs du sexe.

Pour plus d'informations:

Pourquoi le travail du sexe consentant entre adulte doit être complètement décriminalisé au Canada, Rapport Out of the Shadows’ : http://www.firstadvocates.org/out-shadows-why-canada-must-decriminalize-adult-consensual-sex-work

Pour diffusion immédiate                                     

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Contactez : Émilie Laliberté, Stella, (514) 984-6319 (514) 285-1599 

Stella est le seul groupe communautaire à Montréal qui s’adresse spécifiquement aux travailleuses du sexe. Créé « par et pour » les travailleuses du sexe, Stella travaille pour la santé, la dignité et la sécurité des travailleuses du sexe.